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J'ai été attiré dans les mythes et légendes celtiques et nordiques ainsi que les graphismes spectaculaires de Hellblade: Senua's Sacrifice. De part la construction de l'héroïne, qui n'est pas seule dans sa tête et se sent isolée, comme abandonnée par son entourage, la situation est bien amenée et cela ouvre la voie à une narration très poussée, parfois à la frontière du survival, entre effroi et psychose.

Hellblade peut autant être vu comme une métaphore sur les maladies mentales qu'une révision de la mythologie nordique.

Par moment, Hellblade: Senua's Sacrifice se vit avec le cœur bien accroché à mesure que l'attachement à Senua grandit et en même temps, son détachement de pire en pire du réel.
Il faut dire que la réalisation sert parfaitement la narration. Outre l'utilisation de plans-séquences et d'une caméra épaule très rapprochée pour renforcer l'immersion. Hellblade: Senua's Sacrifice est enrobé dans des graphismes d'excellentes factures, un rendu visuel qui peut dire merci à l'aventure volontaire. Additionné à des décors à couper le souffle, entre la mythologie celtique et nordique qui donnent un intérêt tout particulier au jeu. Des voix qui ne cessent de ricocher dans la tête, l'incapacité à faire le deuil de son bien-aimé, un père castrateur, des hallucinations chevauchantes les unes aux autres.

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Récit
L'histoire est la caractère fondamental de ce jeu. C’était plaisant d'incarner cette jeune guerrière. Cependant, je dois dire que j'étais, et je suis encore, plus qu'un peu frustré par le trailer d'introduction sur les représentations de la psychose dans le jeu.
Pour moi, c'est un spoiler. Aussi bien que l'histoire, le joueur aurait bien plus adoré voir ceci à travers la quête de Senua, comme cela s'est déroulé dans le récit. Au lieu de cela, comme la nature vraie du personnage et de sa circonstance devient plus évidente, elle a perdue tout son impact. J'aurais préféré voir la vidéo d'introduction à la fin, après avoir terminé le jeu. je trouve que cet écran spoiler était complètement inutile.
Cela étant dit, c'est encore une histoire puissante et émouvante pleine de vérités universelles et de sagesse existentielle. Selon moi, le jeu est révolutionnaire pour le traitement du sujet central, le rôle qu'il a joué dans la société du personnage et les effets de la stigmatisation encore présents aujourd'hui.

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Visuel & Son
Le jeu est visuellement époustouflant. Élevé en thème d'horreur à fantastique, historique et surréaliste, il est parmi les meilleures utilisations de Unreal Engine 4 que j'ai pu connaitre. Il aurait été agréable d'avoir des options avancées pour les fonctions de post-traitement afin de pouvoir ajuster à notre guise les paramètres, mais c'est un détail mineur. Avec le support de Nvidia Ansel et du mode photo intégré au jeu, j'ai pu capturer de magnifiques scènes photographiques.
Le travail sur le modélisme des personnages, les animations et les expressions qui sont rendus numériquement par les acteurs de la vie active sont bluffants, il faut avoir une sacrée imagination, ce qui rend ces aspects ultra réalistes.
Il convient également de noter l'excellent design sonore. Ninja Theory a mis beaucoup de travail et l'accent sur cet aspect du jeu, ajoutant à l'atmosphère du jeu d'une manière qui doit être vécue pour être pleinement appréciée. La bande-son est juste aux petits oignons.
Ces qualités définissent les valeurs de production pour ce jeu magnifiquement réalisé.
Pour nourrir son récit plus basé sur l'atmosphère d'un trip des sens emprisonnant Senua et celui qui la contrôle, Ninja Theory a mis l'accent sur le Sound Design pour imprégner tout le monde de l'univers qu'ils ont bâtis. De fait, il n'y a pas un seul pas qui ne soit pas accompagné d'un bruit, d'un cri, d'une phrase lâchée par le subconscient de Senua. Un vrai bijou pour les oreilles, sachant que le studio conseille d'y jouer au casque.

Gameplay
Une autre de mes attentes initiales à propos de ce jeu était qu'il soit sous forme d'un film interactif. Le combat est amusant et fluide, avec une variété de paramètres de difficulté pour tous. Je le comparerais à The Witcher 3 ou à la Terre du Milieu : l'ombre de Mordor. Bien que les styles de combat sont peu complexes, il en ressort d'un certaine sensation, avec des blocs et des esquives, des attaques lourdes et légères, et des mouvements de finition de mouvement lent vraiment satisfaisants.
Sur le chemin, il y avait beaucoup de puzzles que j'ai trouvé amusant et novateur. J'adore les jeux de puzzle et je n'ai rencontré que très peu de problème à les résoudre. Ils traitent principalement de la reconnaissance des formes dans l'environnement, ou en conciliant une dissonance dans les modèles. Il y avait de la recherche dans les modèles, tout à travers le jeu.
Le fait de ne pas avoir de Hud, pas d'interface utilisateur, pas d'aide pour « Presser F pour interagir». C'est plaisant et rare dans les jeux. Les choses qui peuvent être interagies sont logiques et assez apparentes avec un peu d'exploration. C'est une facette du jeu qui s'ajoute énormément au réalisme et à l'immersion.
Les détracteurs peuvent accuser le jeu d'être linéaire plutôt qu'un monde ouvert. Mais selon mon expérience, un contexte de monde ouvert ne fonctionne pas toujours bien pour certains jeux. Ici, le monde du jeu est un moyen pour une fin, cette fin étant la découverte de l'histoire. Donc, la conception et la progression du monde se ressent naturellement et est juste pour l'histoire. Ce n'est pas entièrement linéaire, il y a beaucoup de domaines à explorer. Mais dans les cas où il y avait un chemin clair, j'étais content pour l'orientation.
Le fait d’aiguiller le joueur avec l'orientation, sur un chemin clair dans un endroit sombre, renforçait mon instinct.

Valeur
Le prix reste abordable, 29,99€, il amène quelque chose de vraiment extraordinaire. Quand je sens que ça vaut le coup, je suis généralement prêt à payer. Dès les premières minutes de jeu, j'ai étais imprégné par l'histoire. Après une dizaine d'heures passé sur le jeu, de nombreux mondes visités très denses et complets, le jeu était bien fourni. Aucun regret sur mon achat, sur chaque centime dépensé.
Ce jeu me rappelle pourquoi je joue à des jeux vidéo : Être transporté vers d'autres mondes, des réalités multiples et décalés. Suspendre l'incrédulité. Vivre comme un autre, si seulement indirectement, si ce n'est que pour une courte période. Aucun autre moyen pour cela, et quelques jeux arrivent à le réaliser comme ce dernier.

On peut dire que Hellblade est arrivé comme un météore, une vraie pépite, Merci Ninja Theory ! ♥
En espérant que vous allez nous sortir d'autres pépites !